Acheter un bien immobilier reste l’une des décisions financières les plus intimidantes pour un ménage. L’argent est souvent le nœud gordien, l’apport initial représentant des années d’économies. Mais pas que : beaucoup préfèrent reporter ou renoncent purement, face aux dossiers complexes à constituer, et au jargon des notaires. Clairement, l’immobilier gagnerait à s’inspirer d’autres industries, qui ont plutôt bien réussi à rendre leurs services davantage accessibles au grand nombre. On pense aux méthodes ingénieuses issues de secteurs comme le streaming musical, les plateformes de jeux en ligne ou à l’e-commerce.
Un casino en ligne, c’est une plateforme internet où l’on peut jouer aux jeux de casino classiques depuis chez soi : machines à sous, tables de poker et de blackjack, roulette et autres jeux d’argent accessibles dans un navigateur comme Chrome ou Safari. Il faut savoir que ces acteurs sont en majorité agréés au Royaume-Uni, à Malte ou à Curaçao (royaume des Pays-Bas), en attendant leur pleine légalisation en France (seules les plateformes de paris sportifs et de poker en ligne le sont pour l’heure).
Pour attirer de nouveaux joueurs, beaucoup proposent ce qu’on appelle un “bonus sans dépôt”. Le principe est simple : à l’inscription, le casino offre 10, 20, parfois 70 euros de crédit gratuit. Il est donc tout à fait possible de jouer au casino en ligne sans sortir la CB. Vous créez un compte en quelques minutes, le casino crédite automatiquement votre compte du bonus promis, et vous pouvez immédiatement commencer à jouer. Si vous gagnez, l’argent est bien réel et peut être retiré sous certaines conditions. C’est comme si un magasin vous donnait un bon d’achat pour tester ses produits.
L’objectif du casino en ligne est clair : faire tomber la barrière psychologique. Beaucoup hésitent à déposer de l’argent sur un site qu’ils ne connaissent pas. Le bonus sans dépôt permet de tester la plateforme, de vérifier que les jeux fonctionnent bien. Une fois en confiance, le joueur sera plus enclin à faire un vrai dépôt. Très souvent, les joueurs ont la bonne surprise de découvrir que leur plateforme compte déjà des centaines de milliers de clients et qu’elle est créditée d’avis ultra-positifs.
Bien sûr, des conditions encadrent ces offres. Les gains maximum sont souvent plafonnés (on ne peut pas gagner un million avec 20€ offerts !), mais l’essentiel est ailleurs : le client a pu essayer… sans risquer son propre argent. Cette approche pourrait transformer l’immobilier. Plusieurs startups travaillent déjà sur des consultations gratuites avec des experts en investissement locatif afin de comprendre la rentabilité réelle. L’idée : permettre aux gens d’explorer sérieusement un projet immobilier avant même de débourser le moindre centime.
Netflix, Spotify, Disney+… toutes ces plateformes de streaming ont en commun de proposer le deal “un mois gratuit pour tester”. Pas une version au rabais, mais l’accès complet à tout le catalogue. Cette stratégie contre-intuitive a changé beaucoup d’idées reçues dans l’industrie du divertissement. Pourquoi abandonner volontairement le chiffre d’affaires d’un mois semble fonctionner ? Tout simplement parce qu’elle supprime totalement le risque pour le consommateur.
Les éditeurs de logiciels ont donc rapidement copié le modèle à leur façon, en le batpisant “freemium”. Prenez Zoom, le logiciel de visioconférence : la version gratuite permet des réunions de 40 minutes, largement suffisant pour tester. Si on a besoin de plus, on passe au payant. Le client n’achète que quand il est convaincu de la valeur du service.
Dans l’immobilier, cette logique pourrait prendre plusieurs formes. La location avec option d’achat existe déjà, mais elle reste marginale. On pourrait imaginer des formules plus souples : louer un bien pendant 6 mois avec une partie du loyer déduite du prix d’achat si on se décide. Ou des “semaines découverte” où des familles peuvent vraiment vivre dans un quartier avant d’acheter : tester les trajets domicile-travail, l’ambiance le soir, les commerces, etc.
Pour l’investissement locatif, pourquoi pas des simulations grandeur nature ? Gérer virtuellement un bien pendant un mois avec de vrais chiffres : voir les charges tomber, gérer un problème de plomberie fictif, calculer la vraie rentabilité après impôts. Comme un jeu de gestion, mais avec les données réelles du marché local.
“Achetez maintenant, payez plus tard” (“Buy now, pay later”) est un slogan désormais bien ancré dans le quotidien des français, grâce à Klarna ou Afterpay. Le BNPL, comme on l’appelle, a conquis l’e-commerce. Au lieu de payer 150€ d’un coup pour des chaussures, on paie 50€ par mois pendant trois mois. Sans frais, sans dossier de crédit. L’achat devient accessible, même s’il est vrai qu’il rester lucide et bien jauger le risque de surendettement avant tout achat.
Le fractionnement est une idée qui fait son chemin dans d’autres secteurs comme l’investissement en Bourse, avec les néo-courtiers comme Trade Republic ou Revolut. Impossible d’acheter une action Amazon à 3000€ ? Pas de problème : on peut acheter un centième d’action pour 30€. Cela démocratise encore davantage l’investissement en Actions et surtout en ETF (ces fonds indiciels qui sont une sorte de panier d’actions).
L’immobilier commence timidement à explorer ces pistes. Des plateformes de crowdfunding immobilier permettent d’investir dès 1000€ dans des parts de projets. Mais d’autres startups comme Bricks vont plus loin et RealT. Elles permettent d’acheter des fractions d’un bien, comme on achète des parts d’une entreprise avec des actions.
RealT, par exemple, exploite ce qu’on appelle la tokenisation, à savoir transformer un bien en parts numériques. Ses biens “tokénisés” se situent pour la plupart aux États-Unis, mais beaucoup d’investisseurs Français sont déjà détenteurs de “tokens” via l’application. En attendant de pouvoir acheter des tokens sur un immeuble parisien !