L’investissement responsable se démocratise. La preuve : selon une récente étude du cabinet Deloitte, 67% des épargnants en ont déjà entendu parler. Cependant, cette notion reste floue par la plupart des individus. Alors, qu’est-ce que l’investissement responsable ? Quels en sont ses enjeux et comment évolue-t-il ?
Lorsqu’un individu souhaite investir son argent en bourse, il prend en compte des critères uniquement financiers. Dans le cadre d’un investissement responsable, d’autres données entrent dans le processus de décision. On appelle les critères ESG (Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance). Le but ? Réussir à allier performance économique et réflexion éthique. Choisir d’investir de façon responsable, c’est donner un peu plus de sens à ses placements, qu’ils soient réalisés par des brokers spécialisés dans les ETF (fonds négocié en bourse) ou non.
Longtemps boudée par les investisseurs, la finance responsable était auparavant associée à des placements à faible performance. Peu intéressante aux yeux des consommateurs donc ! Mais la tendance tend à s’inverser aujourd’hui : depuis les années 90, les institutions s’attellent à créer un cadre propice à ce type de placement. Les problématiques sociales, environnementales et de gouvernance sont au cœur des préoccupations des épargnants. Pour 56% de ceux-ci, la protection de l’environnement est un thème prioritaire et 57% souhaitent que les enjeux de développement durable soient obligatoirement inclus dans les produits d’épargne. Malgré de belles intentions, la finance responsable a encore des progrès à faire : seulement 12% des épargnants se sont vu proposer un investissement ESG par leur conseiller financier. Cela s’explique principalement par un manque d’informations. Il faudra donc encore quelques années avant qu’elle n’arrive à s’imposer.
Comme dans tous les domaines reliés au mouvement “green”, on observe le développement de procédés de greenwashing. Il s’agit d’une technique marketing qui consiste à centrer sa publicité sur des arguments écoresponsables à des fins commerciales, alors que la réalité ne correspond pas à l’image communiquée. Ce terme peut être traduit en français par écoblanchiment ou verdissage. Avec la multiplication des offres d’investissement responsable sur le marché, le secteur de la finance n’échappe pas à cette vague. Difficile de faire le tri entre les sociétés réellement engagées et les structures surfant sur la tendance. Pour y voir plus clair, l’Autorité des Marchés veille à garantir aux épargnants la transparence et le bon fonctionnement des marchés financiers. Celle-ci a récemment publié une doctrine dans laquelle elle contraint les fonds de placements à répondre à des critères précis. L’objectif ? Limiter les pratiques liées au greenwashing.