La sonnette d'alarme est tirée. L'Union fédérale des consommateurs (UFC)-Que choisir a publié une nouvelle enquête sur la fiabilité du DPE (Diagnostic de Performance Énergétique). 10 ans après sa 1ère charge, l'association interpelle à nouveau les pouvoirs publics et les organisations professionnelles, suggérant même de supprimer le DPE, rien que ça !
L'erreur est impardonnable pour l'UFC-Que choisir. En 2008, lors de la 1ère enquête, l'heure était au constat face à la jeunesse d'une profession. En 2012, 2ème enquête accablante mais la réforme était en cours. En 2017, après 10 ans d'existence et 5 ans de réforme, le doute n'est plus permis :
C'est une énorme déception. Nous pouvons considérer que 40 à 50% des diagnostiqueurs immobiliers certifiés aujourd'hui ne sont pas compétents.
C'est la 3ème enquête que nous réalisons en presque 10 ans. Nous avons laissé du temps à la profession pour gagner en maturité, mais là les résultats sont très mauvais... J'en espérais réellement de meilleurs.
Pour cette enquête sur le diagnostic de performance énergétique, l'auteur ne voulait pas d'une "hyper représentation" d'une type de logements. Ainsi, elle a choisi des maisons ni trop anciennes, ni trop récentes, datant de l'après-guerre jusqu'aux années 1990. 7 propriétaires de différentes régions, membre de l'association, ont joué le jeu. Ce petit échantillon a été opté pour une question de coûts. Ils ont également fait appel à 5 diagnostiqueurs immobiliers dans des régions diverses afin de ne pas favoriser une région plus qu'une autre. Les propriétaires prenaient eux-mêmes les rendez-vous avec les diagnostiqueurs, une fois la visite passée et le rapport d'expertise rendu, les membres de l'UFC-Que Choisir ont étudié le document. Et les considérations de la part des spécialistes du diagnostic immobilier ont de quoi être étonnantes voire catastrophiques selon la journaliste. Une maison de 100 mètres carré a été évaluée comme étant un appartement de 250 mètre carré, une autre où le chauffage au fioul a été transformé en gaz naturel ou encore un poêle à feu continu qui n'a même pas été pris en compte alors qu'il chauffait tout le rez-de-chaussée, ou encore les oublis réguliers de la prise en compte des VMC.
Sans compter évidemment, les classes énergétiques très disparates d'un diagnostic à l'autre.
E ou G, il y a une énorme différence. Comment une même maison peut avoir deux classes énergétiques différentes? Certains propriétaires ont été très surpris.
Le marché immobilier est donc faussé !
1ers à être lésés, les propriétaires. Ces derniers, avec une étiquette énergétique améliorée ou des préconisations de travaux erronées, ne réaliseront pas ou alors feront les mauvais travaux dans leur habitat. Et pour cause,
encore faudrait-il que les diagnostiqueurs s'entendent sur les crédit d'impôts! Nous avons entendu des crédits d'impôts s'élevant à 15, 30 et même 36% alors qu'il est fixé, depuis septembre 2014, à 30%
Les 2ème à subir les conséquence des défauts d'un diagnostic de performance énergétique, ce sont les futurs locataires ou acquéreurs. En effet, en cas de vente ou de location, la valeur verte du logement a un impact sur le prix comme le confirme la défenseuse des consommateurs :
Depuis quelques années, les notaires s'aperçoivent que la classe énergétique d'un logement détermine la valeur immobilière de ce dernier dans une fourchette allant de 5 à 11% du prix selon les cas. Ce sont des erreurs qui biaisent tout car les propriétaires ne savent pas à qui ils ont affaire. Il faut mettre un terme à la jungle estimative et informative
Nous étions très contents lorsque, suite à la 1ère enquête, les pouvoirs publics avaient décidé de lancer la réforme pour fiabiliser le métier de diagnostiqueur. Malheureusement, nous constatons que le niveau n'est toujours pas plus élevé
Malgré le recul et les années, rien n'a changé alors il faut que les pouvoirs publics et les organisations syndicales agissent, c'est ce que nous demandons.
Soit ils durcissent la réglementation en incitant les organismes certificateurs à véritablement faire le tri entre les bons et mauvais diagnostiqueurs, soit, il faut supprimer le DPE.
Chaque propriétaire a une chance sur deux de tomber sur un DPE erroné... 10 ans après, c'est décevant.
Suite à la parution de l'enquête dans le magazine UFC de septembre 2018, quelques diagnostiqueurs immobiliers ont téléphoné et les réaction ont été plutôt positives. Pour plusieurs d'entre-eux, le problème de la profession, c'est le manque de compétences de certains diagnostiqueurs. Le fait d'avor remonté ce point au sein de l'enquête les satisfont car cela permet de mettre ce problème en exergue. Quant aux organismes certificateurs ou diagnostiqueurs concernés par l'enquête, silence radio, aucun réaction de leur part.
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4 Comments
Enlever le DPE est irréaliste ! Ce serait prôner un manque de transparence total dans l’information des acquéreurs. Aujourd’hui, la majorité des agents immobiliers, notaires et autres sont intéressés par le DPE car il donne une tendance de l’immobilier. Le supprimer serait une erreur grotesque car plus on a une transparence sur ce qu’on achète, plus on renforce la connaissance des acquéreurs sur le bien.
Il y a forcément des différences d’interprétations pour chaque diagnostiqueur, d’où ces résultats différenciant. L’erreur est potentielle. Mais on ne peut pas remettre en cause une profession qui est certifiée, sinon on remet également en question les organismes certificateurs. Le DPE reste une indication et non une réalité absolue. Il ne faut pas faire l’amalgame entre un audit thermique et diagnostic de performance énergétique, leurs rôles est différents. Un DPE classé E peut être un E+ pour certains et un D- pour d’autres. Et tout ceci se joue parfois à un centimètre de laine de roche. Beacoup de facteurs entrent en jeu comme la constitution du ménage qui aura un impact sur les factures énergétiques finales. Sachez que le DPE n’est pas une science exacte mais pas une loterie non plus. La très grande majortité des diagnostiqueurs immobiliers sont fiables et le DPE est fait dans les règles de l’art. C’est comme avec les médecins, les diagnostics ne sont pas les mêmes !
Les résultats du DPE sont données en fonction de données de mesures entrées dans des algorithmes intrinsèques à des logiciels. Certes ils peuvent varier de 5 à 10%, ce qui peut jouer sur une classe d’étiquette énergétique donc cela ne relève pas forcément de l’incompétence. En revanche, il existe des diagnostiqueurs réalisant des DPE par téléphone, ou ne prennent pas le temps nécessaire aux mesures et investigation du diagnostic de performance énergétique. Cela amène des prix cassés, une concurrence déloyale, ce qui pousse le métier vers le bas. Un autre DPE pourrait peut-être voir le jour avec des méthodes de calcul autre, mais le supprimer n’arrangerait rien !
C’est une enquête à charge sans objectivité. Je suis très réservé sur leur étude, déjà il y a 5 ans, ils avaient fait rélisé un enquête avec pour conclucsion que cela ne fonctionnait pas alors même que la fiabilisation du DPE n’avait pas été mise en place. Je ne nie pas les erreurs grossières telles que la surface habitable. C’est anormal. Cependant, on peut se poser des questions sur la légitimité de l’enquête. Elle n’a pas été réalisée par des experts compétents car la recommandation concernant la VMC automatique est fausse ! Dans certaines situations, le diagnostiqueur ne peut pas en préconiser. Les diagnostiqueurs immobiliers sont loin d’être irréprochables mais c’est le même chose partout ! La plupart sont cleans mais d’autres subissent une telle pression économique et concurrentielle qui fait qu’ils vont parfois trop vite dans leurs conclusions. Il devraient refuser les missions à prix trop bas. Le DPE reste indispensable car il donne une information essentielle sur le logement.