Jusqu'ici réservé à la seule capitale, l'encadrement des loyers est-il en passe d'être étendu à l'ensemble de la région Ile-de-France ? C'est en tout cas le souhait manifesté par Claude Bartolone, candidat PS aux élections régionales.
Mesure phare de la loi Alur de mars 2014, l'encadrement des loyers (initialement prévu pour être appliqué dans l'intégralité des zones tendues) était alors présenté comme un dispositif qui allait non seulement mettre un terme aux loyers abusifs mais aussi et surtout assainir les relations entre bailleurs et locataires. Après de vifs débats et une multitude de critiques déversées à son encontre, le dispositif n'est finalement entré en vigueur que dans la seule ville de Paris et ce, à titre purement expérimental. Lancé le 1er août dernier et vraisemblablement encore en période de rodage (seuls 15% des nouveaux baux en auraient profité), l'encadrement des loyers n'a semble-t-il pas réussi à convaincre tout le monde de son intérêt et surtout pas les propriétaires bailleurs. Obligés de plafonner leurs loyers (et par conséquent de réduire la rentabilité de leur location), bon nombre d'entre eux ont tout simplement choisi de mettre en vente le bien immobilier qu'ils louaient jusqu'ici.
En région Ile-de-France, l'immobilier ancien pourrait d'ailleurs prochainement connaître une vague massive de nouveaux logements arrivant sur le marché, tout au moins si Claude Bartolone y remporte les élections régionales. Dans son programme de campagne, le socialiste entend « casser la logique de ghettos et donner un coup de pouce aux jeunes ». Concrètement, il y a selon lui « urgence » à généraliser le dispositif d'encadrement des loyers à l'ensemble du parc immobilier locatif francilien.
Si Emmanuelle Cosse (EELV) et Pierre Laurent (Front de gauche) semblent approuver l'élargissement du dispositif et pourraient y avoir recours s'ils sont élus. De leur côté, Valérie Pécresse (LR) et Nicolas Dupont-Aignan (DLF) ont d'ores et déjà manifesté leur hostilité à l'égard d'une telle mesure. Sur son compte Twitter, Valérie Pécresse a rappelé que « la priorité, c'est de construire ». Or, pour la candidate, si le Premier ministre a volontairement limité l'encadrement des loyers à la seule capitale c'est que justement le dispositif constitue un réel frein à la construction.