Le Diagnostic de performance énergétique (DPE) requis obligatoirement pour toute mise en vente ou location d'un bien immobilier favoriserait-il certaines sources d'énergie au dépens d'autres diagnostics ? Suite aux résultats d'une étude publiée en décembre dernier par l'association DINAMIC, plusieurs observateurs n'hésitent pas à démontrer la dépréciation dont font aujourd'hui l'objet les logements équipés d'un système de chauffage électrique.
Dans un rapport intitulé "Immobilier et valeur verte - Etat actuel de la réflexion", l'association DINAMIC (créée en 2010 par le conseil national du notariat) mettait en évidence le rapport étroit existant entre le DPE d'un logement et son prix de vente. Laissant apparaître des différences de prix très nettes selon l'étiquette énergétique affichée par le logement. Selon les régions, un bien immobilier classé A ou B verrait ainsi son prix croître de +14 à +27% par rapport à un logement classé D. A l'inverse, un bien extrêmement énergivore (classé G) accuserait une dévaluation comprise entre -13 et -28% par rapport à un logement de classe D.
Si de tels écarts peuvent surprendre, l'influence du DPE sur les prix de vente n'est en soi pas une réelle surprise. Toutefois, à la lecture de ce rapport, certains observateurs lèvent aujourd'hui le voile sur ce qui pourrait prendre la forme d'un petit scandale. Le diagnostic de performance énergétique pénaliserait injustement les logements électriques. En affichant ses résultats en énergie primaire (avant sa transformation par l'installation de chauffage et donc avant les coûts engendrés par ce processus), le DPE déclasserait donc de façon automatique d'un cran un logement équipé d'un chauffage électrique par rapport à un bien chauffé au gaz. Pour Claude Taffin, en charge de l'étude, cet effet mécanique s'avère "incohérent alors que le chauffage à l'électricité est le moins cher, et émet moins de CO2".
Un avis que partage également Jean Bergougnoux, président de l'association Equilibre des Energies (EdEn) et ancien directeur général d'EDF. "Il est totalement incohérent de pénaliser, dans le cadre d'une réglementation censée accompagner la transition énergétique, les solutions les plus économes, que l'on parle d'euros ou d'émissions de CO2", souligne-t-il. Proposant une modification du DPE qui prendrait davantage en considération l'impact du mode de chauffage sur les factures (avec une révision régulière permettant d'intégrer l'évolution du prix de l'énergie), Jean Bergougnoux estime qu' "un scandale se prépare si l'on s'aperçoit que les logements tout électrique, construits selon les normes, sont bel et bien dépréciés !"
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